Pour Frédéric Cuvillier, « les enjeux majeurs passent par la mer »

Article de la Voix du Nord Publié le 21/11/2012

Lavoixeco - La France serait en passe de prendre en compte son potentiel maritime, la deuxième surface au monde avec 11 millions de kilomètres carrés. Le ministre boulonnais des Transports, de la Mer et de la Pêche, Frédéric Cuvillier, l'a scandé à Biarritz lors des assises de l'économie de la mer : «  Les enjeux majeurs du prochain siècle passent par la mer. »

En pleine crise économique, en quête de relais de croissance tous azimuts, le gouvernement ne peut se permettre de négliger la mer, ses 564 ports, ses 300 000 emplois directs (plus que l'automobile, 950 000 avec les indirects) et son chiffre d'affaires de 52 milliards. Frédéric Cuvillier voit dans le renouveau de son ministère (même rattaché aux Transports) le souhait de « refonder l'identité maritime française, créatrice d'emplois et de croissance ». L'industriel ne pouvant être dissocié du social et de l'environnemental : « La mer est un espace à gérer, à exploiter et protéger. » Frédéric Cuvillier doit même communiquer sa « politique maritime intégrée » ce matin en Conseil des ministres. Il annoncera, entre autres, l'obligation pour les secteurs pétrolier et énergétique de contrôler une capacité de transport maritime sous pavillon français (jusqu'ici, seul le pétrole brut était concerné). Histoire de défendre l'indépendance énergétique de la France et les emplois maritimes... Le chantier de l'économie bleue est vaste, en quête d'innovations. La construction navale, le transport, l'optimisation des ports, la modernisation de la pêche (le pays importe 80 % des produits de la mer consommés), la gestion plus fine des quotas européens, l'aquaculture (1 % de la production française, 50 % dans le monde), les énergies renouvelables (hydrolien, éoliennes flottantes...), l'exploitation des ressources sous-marines, le tourisme sont autant de secteurs à propulser dans le futur.

« Sans stratégie globale de la mer, nous passerons à côté de notre dessein, de notre destin maritime », affirme Frédéric Cuvillier.

Dans ce contexte, le littoral du Nord - Pas-de-Calais ne restera pas à marée basse. Avec un ministre de Boulogne-sur-Mer, le contraire serait étonnant.

Frédéric Cuvillier trace le destin de notre façade littorale : « D'abord, l'avenir passera par la complémentarité des ports pour assurer une meilleure compétitivité. Il faut aussi développer les liens avec l'"interland", ça, c'est la question de Dunkerque. Les estuaires de la Côte d'Opale sont une richesse de biodiversité. Enfin, il faut améliorer la compétitivité de la pêche et de la transformation des produits de la mer. On regorge de talents, d'enjeux et de perspectives de croissance majeures. »

À BIARRITZ, PAR OLIVIER BERGER