Communication des collectivités : un projet de loi de censure !
La communication publique est un service public.
Le député UMP Pierre Morel-A-L’Huissier
a déposé, le 14 février dernier, devant l’Assemblée nationale, une proposition de loi tendant à limiter les dépenses
annuelles de communication des collectivités territoriales à 0,3 % de leur budget global. Le parlementaire invoque les motifs suivants : « Les dépenses de
communication dans le budget des collectivités territoriales ne cessent d’augmenter et celles-ci ne sont pas toujours très lisibles ni justifiées auprès des citoyens. À l’heure de la
nécessaire maîtrise des finances publiques et de la dépense publique, il apparaît que les dépenses de communication et de relations publiques doivent pouvoir être contrôlées et rationalisées. Or
tel n’est pas le cas aujourd’hui. » Outre le fait que cette proposition de loi limite le principe constitutionnel de libre
administration des
collectivités territoriales, sa lettre et son esprit remettent en cause la conception de la communication publique et territoriale et invite à proclamer le manifeste
suivant.
La communication publique est un service
public. Placée au service de l’intérêt général, elle est une dimension essentielle de l’action publique. À l’heure où les citoyens attendent plus d’information, plus de proximité,
plus de transparence, plus de dialogue, la
communication publique a pour mission d’informer, d’expliquer, de réunir autour de valeurs communes, de fortifier les liens sociaux. Parce qu’elle est devenue une condition sine qua non d’une
gouvernance réellement démocratique, parce
qu’elle est au coeur de la relation entre les citoyens et la collectivité, elle exige éthique, rigueur et professionnalisme. Ni gaspillage ni propagande, loin des clichés, la communication assure la transparence quant
à l’utilisation de l’argent public que la
seule approche comptable d’un pourcentage fixé par la loi ne saurait garantir. Elle éclaire les décisions politiques et contribue pleinement à l’action et la responsabilisation des
élus.
Imaginerait-on aujourd’hui une
opération de transformation urbaine, un grand projet de ville, un chantier de tramway, la mise en place d’une politique de santé publique, de promotion économique ou touristique d’un territoire, un
projet culturel… sans information ni
relation avec les citoyens ? Imaginerait-on de relever sans communication les énormes défis de pédagogie, de sensibilisation et de changements de comportements que nécessite le développement durable
? Non, parce que la communication de
service public à laquelle nous croyons est synonyme d’accueil, d’écoute, de pédagogie, de relation, de compréhension mutuelle, de débat, de différence et de
partage.
Réaffirmer le rôle de la
communication c’est réaffirmer le sens du politique, faire grandir l’intérêt des citoyens pour la chose publique, faciliter la participation des habitants à la gestion de la cité.
chaque jour, celle que nous défendons dans l’intérêt de
tous.
Signez le manifeste sur www.cap-com.org